Utrillo
Né le lendemain de Noël 1883, au numéro 8 de la rue du Poteau à Montmartre, dans le 18ème arrondissement de Paris, Maurice Utrillo est un des rares peintres célèbres de Montmartre qui y soit né. Il est le fils de l’artiste peintre Suzanne Valadon (de son vrai nom Marie Clémentine Valadon) et d’un père inconnu. Ce n’est probablement pas le fils du peintre catalan Miquel Utrillo, un des amants de Suzanne Valadon, qui l’a néanmoins reconnu en 1891 et lui a donné son nom.
Maurice Utrillo rencontre le peintre Alphonse Quizet et commence à peindre régulièrement à partir de 1910, année où il peut se mettre à vivre de sa peinture.
Dès les années 1920, il devient un peintre célèbre et le gouvernement français le décore de la croix de la Légion d’honneur en 1929. À partir de 1924 et pendant une vingtaine d’années, Maurice Utrillo passe une partie de l’année au château de Saint-Bernard (Ain) dont il est propriétaire.
Malgré l’opposition de sa mère, il épouse à l’âge de 51 ans, le 18 avril 1935, Lucie Valore à Paris 16ème (le mariage religieux est célébré le 2 mai à Angoulême par Monseigneur Palmer, aumônier de la famille royale d’Espagne, en l’église Saint-Ausone). Le couple demeure au Domaine de la Doulce-France à Angoulême (situé au 22, rue Basse Montausier, aujourd’hui rue Maurice-Utrillo) durant les deux années qui suivent le mariage, puis s’installe au Vésinet, successivement au 27, route de la Plaine et au 18, route des Bouleaux (villa La bonne Lucie dont, lorsqu’elle commence à peindre vers 1940 sur les conseils d’Utrillo, le mât constitue son atelier).
Utrillo passe sa vie à montrer les rues et les allées de Montmartre selon un style proche du primitivisme d’Henri Rousseau. Admirateur d’Alfred Sisley et de Camille Pissarro, les bâtiments d’Utrillo se caractérisent par l’addition de plâtre à la peinture. Considéré comme l’un des « maudits » aux côtés d’Amédéo Modigliani, le style de vie bohème que les deux artistes partagent les met à rude épreuve. Maurice Utrillo meurt à l’âge de 71 ans le 5 novembre 1955 à l’hôtel Slendid de Dax où il est en cure avec sa femme. Il est enterré au cimetière Saint-Vincent de Montmartre à Paris, face au Lapin Agile.
Si les murs d’Angoulême pouvaient parler, ils raconteraient des histoires rocambolesques, comme celle de l’auteure Lucie Valore et Maurice Utrillo ; il est arrivé complètement ivre le jour de son mariage à Saint-Ausone. Plus tard, la jeune femme avait pris l’habitude d’enfermer à double tour son mari, qui ne pensait qu’à boire. Elle espérait ainsi le forcer à produire des toiles pour les envoyer à Paris. La légende raconte que, pendant les périodes les plus difficiles, le peintre a parfois échangé ses toiles sur le marché de Saint-Cybard contre des morceaux de viande.
Comme cela a sans doute été le cas pour la toile représentant l’hôtel du commerce de Roullet. Le couple aurait séjourné quelques jours à l’hôtel du commerce à Roullet. Il est à penser qu’il aurait payé la note de l’hôtel avec une toile représentant celui-ci.