Élément caractéristique du patrimoine rural, on trouve cet édifice dans diverses régions du monde : en Afrique (le tinzia et le tabun), en Amérique du Nord, en Asie (le tandoor indien), en Europe, au Proche-Orient (le tannour). Sur la commune de Roullet-Saint-Estèphe, on peut admirer celui du village de chez Besson.
Durant une très longue période qui s’étend du IIIème au XVème siècle, la cuisson du pain a très peu évolué. Dans l’antiquité, on se contentait de faire cuire la galette de pain à l’air libre sur une pierre chaude posée dans la braise ou dans des moules d’argile. Puis les égyptiens ont pris l’habitude pour la cuisson de mettre leurs galettes dans des moules empilés les uns sur les autres (ce qui rappelle le système des pyramides).
Il existe deux sortes de fours. Le four privé/individuel uniquement chez les seigneurs ou nobles et les fours collectifs. Les fours collectifs sont dits aussi banaux. Le four banal est la manifestation d’un droit seigneurial qui impose contre redevance de cuire dans son four. Le four collectif est la prise en charge collective de la gestion d’un équipement communautaire. Après la Révolution Française le droit banal ne fut plus en cours. Après la révolution Française l’utilisation du four est libre et n’est pas obligatoire. Les utilisateurs n’étaient pas sujet à des redevances mais à des règles de fonctionnement comme l’établissement d’un tour de chauffe.
Sa construction
Il est fait d’une large surface en brique ou en pierre appelée la sole, recouverte d’une voûte construite avec des pierres dures ou avec des briques réfractaires qui résistent au contact direct du feu (n’éclatent pas). Une porte en fer clôture la bouche du four pour maintenir la chaleur. Une ouverture devant le four permet de déposer le bois qui va servir de combustible. La fumée s’échappe par un orifice antérieur et part dans une hotte qui surmonte la porte du four.
Au XVIIIème siècle, cent fours sont équipés d’un conduit qui permet l’évacuation directe des fumées dans la cheminée. Ainsi le tirage et la combustion du bois sont améliorés. Quand tout le bois a brûlé, il ne reste plus que des braises, des cendres. On les retire soigneusement et on dépose à leur place les galettes de pain qui vont cuire grâce à la chaleur du four.
Autrefois, dans les campagnes, le pain était fait une fois par semaine. Généralement, dans les campagnes, c’est la maîtresse de maison qui effectuait la pâte à pain. Elle l’amenait ensuite au four pour la cuisson. En ville se sont les boulangers qui faisaient/font le pain
Jusqu’à la fin du XIXème siècle, le four est chauffé avec du bois. Puis on utilise successivement le charbon, le fuel et aujourd’hui l’électricité et le gaz.